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29 abril, 2020

Poème d' Arthur Rimbaud






Jadis, si je me souviens bien, ma vie était un festin où s’ouvraient tous les coeurs, où tous les vins coulaient.
Un soir, j’ai assis la Beauté sur mes genoux. - Et je l’ai trouvée amère. - Et je l’ai injuriée.
Je me suis armé contre la justice.
Je me suis enfui. Ô sorcières, ô misère, ô haine, c’est à vous que mon trésor a été confié !
Je parvins à faire s’évanouir dans mon esprit toute l’espérance humaine. Sur toute joie pour l’étrangler j’ai fait le bond sourd de la bête féroce.
J’ai appelé les bourreaux pour, en périssant, mordre la crosse de leurs fusils. J’ai appelé les fléaux, pour m’étouffer avec le sable, le sang. Le malheur a été mon dieu. Je me suis allongé dans la boue. Je me suis séché à l’air du crime. Et j’ai joué de bons tours à la folie.
Et le printemps m’a apporté l’affreux rire de l’idiot.
Or, tout dernièrement m’étant trouvé sur le point de faire le dernier couac ! j’ai songé à rechercher la clef du festin ancien, où je reprendrais peut-être appétit.
La charité est cette clef. — Cette inspiration prouve que j’ai rêvé !
« Tu resteras hyène, etc…, » se récrie le démon qui me couronna de si aimables pavots. « Gagne la mort avec tous tes appétits, et ton égoïsme et tous les péchés capitaux. »
Ah ! j’en ai trop pris : — Mais, cher Satan, je vous en conjure, une prunelle moins irritée ! et en attendant les quelques petites lâchetés en retard, vous qui aimez dans l’écrivain l’absence des facultés descriptives ou instructives, je vous détache ces quelques hideux feuillets de mon carnet de damné.

Une saison en Enfer


21 março, 2012

Um poema de Arthur RIMBAUD (1854-1891)

 


Voyelles

A noir, E bla
nc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,

Golfes d'ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;

U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides
Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges ;
- O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux !

16 abril, 2010

Fotografia inédita de Rimbaud




Uma fotografia inédita de Arthur Rimbaud, que mostra o poeta sentado numa varanda do Hotel de l’Univers, em Aden, na Abissínia, foi encontrada por acaso por dois livreiros numa feira de rua de antiguidades. A imagem, a única que existe de boa qualidade mostrando Rimbaud adulto, não está datada, mas os dois livreiros, Jacques Desse e Alban Caussé, acreditam que pode ter sido captada no início de 1880.

A descoberta, que aconteceu há cerca de dois anos, foi um puro acaso. A fotografia, que mostra um grupo de seis homens e uma mulher, fazia parte de um conjunto de imagens de Aden e chamou a atenção de Desse e Caussé por ter escrito na parte de trás Hotel de l’Univers – um dos dois estabelecimentos hoteleiros administrados por franceses na colónia, e precisamente aquele em que Rimbaud estivera instalado em Aden, onde viveu os últimos anos da sua vida, antes de morrer em França, aos 37 anos.

São muito raras as imagens de Rimbaud durante o período em que viveu em África, e em nenhuma é possível distinguir claramente os traços do seu rosto. Na que agora os dois livreiros divulgaram o rosto vê-se nitidamente, os olhos tristes, um pequeno bigode.

Para confirmarem as suspeitas de que poderia tratar-se do poeta, os dois homens pediram a ajuda de Jean-Jacques Lefrère, biógrafo de Rimbaud, que, ao fim de uma investigação, e de comparações com as imagens de adolescência do poeta, confirmou que se trata efectivamente dele.

in Público online

21 março, 2010

Um poema de Rimbaud

Trois baisers

Elle était fort déshabillée
Et de grands arbres indiscrets
Aux vitres penchaient leur feuillée
Malignement, tout près, tout près.

Assise sur ma grande chaise,
Mi-nue, elle joignait les mains.
Sur le plancher frissonnaient d'aise
Ses petits pieds si fins, si fins.

— Je regardai, couleur de cire,
Un petit rayon buissonnier
Papillonner comme un sourire
À son sein blanc, — mouche au rosier !

— Je baisai ses fines chevilles.
Elle eut un doux rire brutal
Qui s'égrenait en claires trilles,
Un joli rire de cristal.

Les petits pieds sous la chemise
Se sauvèrent : "Veux-tu finir !"
— La première audace permise,
Elle feignait de me punir !

— Pauvrets palpitants sous ma lèvre,
Je baisai doucement ses yeux :
— Elle jeta sa tête mièvre
En arrière : "Ah ! c'est encor mieux !

Monsieur, j'ai deux mots à te dire..."
— Je lui jetai le reste au sein
Dans un baiser. — Elle eut un rire,
Un bon rire qui voulait bien...

Elle était fort déshabillée
Et de grands arbres indiscrets
Aux vitres penchaient leur feuillée
Malignement, tout près, tout près.


Arthur Rimbaud

02 outubro, 2008


"Elle est retrouvée! Quoi? L'éternité.
C'est la mer mêlée au soleil."

Arthur Rimbaud (Alchimie du Verbe, une Saison en Enfer)