22 novembro, 2009

Al Berto

Le plus grand calligraphe


les mots.
les motsfruits les motsjus les mots à mordre les mots à tordre les mots à jouir les mots à cuire les mots voyage les mots
des noms
voici des noms: Nerf-Kid = Tangerina = Kalou on Ice = Oli = Salive = Henriette Rock = A. Petit-Pieds = Peter Schlagger = mon fruit à mordre, toutes les heures
l'astronaute halluciné l´exil et l´après-exil l´écriture

l'astronaute halluciné l'exil et l'après exil l'écriture
un espace les mots fous mordre les fous mordre les mots qui bavent du corps
les textes le même texte toujours un autre même texte
le mirage du corps déserté je l´observe
un texte de sable qui flotte avez les grands vents l´eau la mer et l´océan plus vaste
l´écriture humide des algues sous les marées de lune la mer marchée dans la transpiration du sel des fruits de l´eau les fruits de mer
les fruits de l´air
un espace suicidaire une véranda la gare la ville le port la peau la peau
de nuit
les fleurs en tissu fané les oripeaux d’organdi les transparences
transparentes comme une toile d’araignée
l’accident les dérives un corps de femme-homme un corps sans sexe
étendu sur un lit pauvre d’un quelconque hôtel acidulé
écrire
écrire jusqu’á l’épuisement épuiser le corps saturer le texte écrire les
mots sucrés qu’on ne peut plus comprendre
écrire de façon à ne plus comprendre ce qui a été écrit
oublier
sauter dans l’espace-temps des voies lactées
l’anecdote du discours ne fait plus rire c’est la tragédie du vécu-exagéré
les lieux de sainteté les bouches du métro aux couleurs d’essence et
d’entrailles
les caresses ensanglantées de la ville des jambes élancées dans le vol le
sifflement nocturne des villes
je n’explique jamais
je ne suis que le chroniqueur de ma viemorte
la peur commence à la surface de la peau
Kalima prisionniére dans la chambre-mémoire un regard de papillon nu
c’est la métamorphose des étoiles
avant c’étail moi/je maintenant il/elle et demain nous sans sexe images
aux couleurs sensitives
les mains en sont son écran la voyante marche le livre du chaos sous le
bras ensanglanté
(des lettres oui des lettres qu’on salive amoureusement)
le pélerin marche
ses pas calligraphient la mort sur les sables durs de la nuit
une étoile d’essence
le désert
il est le plus grand calligraphe il traverse
je répète : il traverse sans peur

in O Medo, Al Berto (pp.77-78, 2000)

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